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Migration des personnes morales vers et depuis l'Espagne

Chez Navas&Cusí Avocats nous offrons une couverture en Europe, Chine, Russie, Maroc et nous sommes en train de conclure des accords pour ajouter de nouveaux pays en Europe, Asie et Amérique.
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Dans une économie mondialisée, L’Espagne a opté pour une réglementation spécifique sur les modalités de transfert du domicile d’une société étrangère en Espagne, ainsi que sur les modalités de transfert d’une société espagnole vers un pays tiers. Notre cabinet a de l’expérience dans les transferts internationaux de sièges sociaux de sociétés étrangères en Espagne et a conseillé avec succès de nombreux clients devant les autorités espagnoles sur les procédures légales à suivre tout au long du processus de migration d’une société en Espagne, ainsi que sur la façon de surmonter les obstacles qui se présentent dans la pratique.

La loi 3/2009 réglemente à la fois le transfert du domicile des sociétés espagnoles à l’étranger (émigration) et le transfert du domicile des sociétés constituées en vertu de la législation d’autres États sur le territoire espagnol (immigration). Ainsi, le transfert sur le territoire espagnol du domicile d’une société constituée selon la législation d’un autre État n’affecte pas, en principe, la personnalité juridique de la société. Cependant, la loi exige qu’elle respecte les exigences de la loi espagnole pour la constitution de la société du type qu’elle détient, sauf dispositions contraires des traités ou conventions internationales en vigueur en Espagne.

Le transfert du siège social des sociétés étrangères sur le territoire espagnol est expressément réglementé par l’article 94 de la loi 3/2009, qui établit les conditions légales d’entrée des sociétés étrangères en Espagne, en faisant la distinction entre les sociétés des pays appartenant à l’Espace économique européen et celles des États n’appartenant pas à l’Espace économique européen. Le transfert international du siège social est réglementé en Espagne en tant qu’opération de modification structurelle depuis 2009, suite à la transposition de la directive 2005/56/CE du Parlement européen et du Conseil du 26 octobre 2005 sur les fusions transfrontalières des sociétés de capitaux (actuellement directive (UE) 2017/1132 du 14 juin 2017), aujourd’hui abrogée, dans la loi 3/2009 du 3 avril sur les modifications structurelles des sociétés commerciales, afin de garantir l’efficacité du marché intérieur de l’Union européenne et de faciliter la mobilité des entreprises. Il s’agissait d’une nouveauté importante à l’époque dans la mesure où elle signifiait le développement d’une réglementation plus spécifique en la matière en Espagne.

La même règle s’appliquera au transfert en Espagne du domicile des sociétés constituées selon la législation d’États qui ne font pas partie de l’Espace économique européen, si leur législation personnelle le permet, tout en conservant la même personnalité juridique. Dans ce cas, la loi espagnole exige également que les sociétés prouvent que leur patrimoine net couvre le capital social exigé par la loi espagnole au moyen d’un rapport d’expert indépendant.

Nonobstant ce qui précède, et sans préjudice de cette nouvelle réglementation du transfert transfrontalier de domicile en Espagne, la pratique juridique a montré au fil des ans que la réglementation actuelle du transfert international de domicile peut être insuffisante, principalement en raison de l’implication de deux législations dans le processus, ce qui rend parfois difficile la gestion des incidences

causés par les différences entre les juridictions des pays concernés, ce qui, dans certains cas, peut compliquer et allonger le processus de transfert plus que prévu initialement. À cela s’ajoute le fait que les entreprises sont obligées de recourir à des conseils professionnels dans les deux pays, ce qui entraîne également des coûts importants.

 

Que proposons-nous?

– Transfert intracommunautaire du siège social (de l’Espagne vers un autre pays européen et vice versa)

Le transfert international du siège social des sociétés entre les pays de l’Union européenne repose sur le principe de la liberté d’établissement, conformément à la réglementation européenne et à la jurisprudence consolidée de la Cour de justice de l’Union européenne (« CJUE »), qui vise à faciliter le transfert du siège social entre les pays membres de l’Union avec la continuité de la personnalité juridique de la société dont le siège social est transféré et sans que les lois nationales ne constituent un obstacle dans le processus.

En vertu de la liberté d’établissement communautaire, il est interdit de restreindre la liberté d’établissement des sociétés constituées conformément à la législation d’un État membre et ayant leur siège statutaire, leur administration centrale ou leur principal établissement à l’intérieur de l’Union sur le territoire d’un autre État membre. Cette interdiction s’applique également aux restrictions à l’ouverture d’agences, de succursales ou de filiales par ces sociétés.

A cet égard, l’absence de directive européenne spécifique sur le transfert international de domicile rend particulièrement pertinente la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne, domaine dans lequel notre cabinet est hautement spécialisé en raison de sa grande expérience en matière d’affaires devant la Cour européenne. La jurisprudence la plus récente de la Cour de justice est celle rendue dans l’arrêt du 25 octobre 2017 (affaire Polbud), qui établit qu’en vertu de la liberté d’établissement communautaire, une société constituée selon le droit d’un État membre peut transférer son siège statutaire sur le territoire d’un autre État membre, sans qu’il soit nécessaire de transférer son siège statutaire réel, à condition que la société remplisse les conditions établies par l’État de destination pour accorder sa nationalité à la société. De même, les États membres ne peuvent pas imposer une obligation de liquidation aux sociétés qui souhaitent transférer leur siège statutaire dans un autre État membre. Cela part du principe que le transfert du siège social en vue de bénéficier d’une législation de l’Union plus avantageuse « ne constitue pas un abus en soi ».

Comme mentionné ci-dessus, on s’attend à ce que le Brexit conduise de nombreuses entreprises britanniques à vouloir transférer leur domicile dans d’autres États membres, ce qui se présente, au niveau européen, comme une opportunité de pousser à l’adoption d’une nouvelle directive avec une réglementation spécifique et plus étendue sur les transferts internationaux de sièges sociaux entre les membres de l’Union, afin de simplifier et d’améliorer l’application de la législation de l’Union.

entre les membres de l’Union afin de simplifier et d’harmoniser la procédure au niveau de l’UE.

– Transfert d’entreprises étrangères en Espagne à partir de pays non européens

La principale particularité de la procédure d’immigration d’entreprises étrangères en Espagne est le caractère transfrontalier du processus, qui implique la coexistence au cours du processus de deux législations nationales, celle du pays d’origine et celle du pays de destination, de sorte que, dans de nombreux cas, il existe certaines incompatibilités entre elles, qui doivent être surmontées pour que les deux législations convergent vers l’objet commun, à savoir l’efficacité juridique du transfert de domicile dans les deux juridictions.

Ainsi, le contrat ou l’acte de transfert doit être régi par la loi nationale de la société dont le siège social est transféré, mais doit également respecter les exigences légales du pays de destination, en l’occurrence l’Espagne (chaque État membre a le pouvoir de définir le critère de rattachement exigé d’une société pour qu’elle soit considérée comme constituée selon sa loi nationale).

En ce qui concerne le droit applicable en Espagne, la loi espagnole réglemente de manière plus détaillée la procédure en cas d’émigration de sociétés espagnoles à l’étranger, puisqu’un seul article de la loi fait référence à la procédure d’immigration de sociétés en Espagne.

Malgré le peu de réglementation de la procédure d’immigration des entreprises en Espagne, la procédure est suffisamment établie d’un point de vue pratique, les principales étapes de la procédure étant les suivantes :

1. La société étrangère dont le siège social doit être transféré en Espagne doit adopter le contrat ou l’acte de transfert conformément aux dispositions de sa législation applicable, qui détermine les exigences nécessaires à l’exécution du contrat ou de l’acte. Toutefois, elle doit inclure les mentions nécessaires pour se conformer aux exigences de la législation espagnole en matière de constitution de la société du type qu’elle détient, ce qui inclut, par exemple, l’adaptation des statuts.

2. L’accord de transfert du siège social doit être converti en un acte public, passé devant un notaire, qui doit être accompagné de la certification littérale des données de la société telles qu’elles figurent dans le registre du pays d’origine, traduites et légalisées/apostillées, selon le cas.

3. L’acte doit être inscrit au registre du commerce espagnol, qui sera compétent en raison du nouveau siège social en Espagne.

4. Simultanément au dépôt de l’acte de transfert du siège social au registre du commerce et des sociétés, la société qui transfère son siège social doit déposer ses comptes annuels du dernier exercice clos auprès du registre du commerce et des sociétés espagnol compétent.

5. Dans le cas où l’État d’origine ne fait pas partie de l’Espace économique européen, un rapport d’expert indépendant sera également requis pour justifier que ses actifs nets couvrent le montant du capital social exigé par la loi espagnole. L’expert indépendant sera désigné par la Commission européenne.

L’expert indépendant sera désigné par le registre du commerce de la province de destination, conformément aux dispositions du règlement du registre du commerce.

Le manque d’harmonisation législative dans les différents pays fait que, dans la pratique, le processus de transfert international de domicile est compliqué, long et plus coûteux qu’initialement prévu par les entreprises. Pour cette raison, ce que notre cabinet offre comme service à valeur ajoutée est également une analyse exhaustive et approfondie des avantages et des inconvénients du transfert du siège social d’une entité juridique étrangère en Espagne.