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La pollution industrielle n’est pas seulement un problème environnemental, mais aussi un problème de santé. La directive sur les émissions industrielles (directive 2010/75/UE du Parlement européen, ci-après DEI) réglemente les émissions dans l’air, l’eau et le sol de plus de 50 000 installations industrielles dans l’Union européenne, ce qui en fait un outil essentiel pour lutter contre les problèmes de pollution industrielle.

En décembre 2023, les législateurs de l’UE ont provisoirement convenu d’un nouveau droit pour les individus de réclamer et d’obtenir une indemnisation lorsqu’ils subissent des dommages à leur santé en raison de violations de la directive susmentionnée (art. 79.a).

Avant ce droit, les citoyens avaient le droit de demander une indemnisation dans le cadre du régime de responsabilité non contractuelle de chaque État membre. Certains États membres ont même prévu des droits d’indemnisation spécifiques pour la pollution industrielle (par exemple, l’Allemagne et la Finlande). Cependant, comme le souligne la Commission européenne : « […] les victimes de violations de l’IED n’ont aucun moyen efficace d’obtenir une indemnisation pour les dommages causés à leur santé. [Les victimes doivent pouvoir « réclamer » et « obtenir » une indemnisation. Les États membres devraient concevoir et mettre en œuvre les règles relatives aux demandes d’indemnisation de manière à ce que l’exercice de ce droit ne devienne pas impossible ou excessivement difficile […] ».

Eléments essentiels de la loi sur l’indemnisation des DEI

En vertu du nouvel accord, pour faire valoir le droit d’indemnisation de la DEI, trois éléments cumulatifs doivent être prouvés :

  • L’existence d’une atteinte à la santé : Selon diverses études officielles recueillies par la C.E., la pollution peut provoquer, entre autres, des cancers, des cardiopathies ischémiques, des maladies pulmonaires obstructives, des accidents vasculaires cérébraux, des maladies mentales et neurologiques.
  • Violation du règlement par des tiers : Toutes les obligations découlant de la DIE qui incombent à des « personnes physiques ou morales », telles que des installations industrielles, ou à des États membres, peuvent être considérées a priori. Les infractions qui peuvent être prises en compte sont le dépassement des valeurs limites d’émission de polluants ou l’exploitation d’une installation sans permis. Les États membres pourraient également être responsables en cas d’absence ou d’insuffisance d’inspections.
  • Les États membres pourraient également être responsables en cas d’absence ou d’insuffisance d’inspections.
  • Le lien de causalité entre le dommage et la violation: Il s’agit de l’élément de preuve essentiel. Les tribunaux peuvent prendre en considération des preuves médicales, des études épidémiologiques et/ou des preuves statistiques associant la santé d’une personne ou d’un groupe à ces contaminants.
  • Lien causal entre le dommage et la violation: Il s’agira de l’élément essentiel de la preuve.

Analyse du nouvel accord conclu et application du droit de la compensation environnementale

Les colégislateurs de l’UE ont cherché à s’assurer que les États membres et leurs tribunaux nationaux veillent à ce que les victimes qui subissent des dommages à la suite d’une pollution industrielle illégale n’aient pas à supporter de coûts monétaires.

Pour ce faire, les États membres pourraient notamment introduire des modifications en ce qui concerne le lien de causalité. Un bon exemple serait la loi allemande sur la responsabilité environnementale, où le lien de causalité est présumé lorsqu’une installation est susceptible d’avoir causé des dommages (concentration des substances émises, installations impliquées, etc.) Un autre moyen similaire consisterait à inverser la charge de la preuve, le défendeur devant prouver que sa violation en termes d’émissions n’a pas causé le dommage du demandeur ou n’y a pas contribué.

La Cour européenne des droits de l’homme(CEDH) a déjà admis des présomptions pour établir ce lien de causalité dans des affaires de pollution industrielle : par exemple, dans le cas d’une personne exposée à la pollution atmosphérique parce qu’elle résidait à proximité d’une aciérie (voir Pavlov c. Russie).

Réduction des niveaux de pollution et réparation

Il est important de noter que le droit à réparation ne représente pas une menace pour l’industrie. Les activités légales, bien que polluantes, peuvent ne pas faire l’objet de demandes d’indemnisation. Il s’agit donc d’une incitation supplémentaire à se conformer aux obligations et réglementations européennes dans ce domaine.

Chez Navas &  Cusí, experts en droit de l’environnement et en droit européen, nous sommes en mesure de vous conseiller sur le droit à l’indemnisation environnementale, qui a le potentiel d’augmenter la conformité, de réduire la pollution et de garantir que les gens obtiennent réparation.

Author
Navas & Cusí Abogados
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